Plan de sondage pour le recueil et la spatialisation des données d’activités de pêche maritime
Plan de sondage pour le recueil et la spatialisation des données d’activités de pêche maritime
Plan de sondage pour le recueil et la spatialisation des données d’activités de pêche maritime
Dans un contexte de pression croissante sur les espaces maritimes, la cohabitation entre activités humaines, telles que la pêche, l’éolien offshore ou l’extraction de ressources, devient un enjeu majeur. Il est aujourd’hui crucial de mieux connaître et cartographier les usages de la mer pour anticiper les conflits et préserver les équilibres socioécologiques.

Échantillonnage indirect du protocole VALPENA. © Estelle Medous. Les enquêtes probabilistes permettent d’étudier et cartographier les zones de pêche tout en limitant la lassitude des pêcheurs et en réduisant les coûts d’enquête. Les enquêtes réalisées par VALPENA visent à identifier les mailles géographiques visitées par les navires de pêche et à recueillir des informations sur l’effort de pêche. Les mailles visitées par les navires constituent une « zone de pêche », qui ne peut pas être directement échantillonnée. VALPENA a recourt à un échantillonnage indirect, en s’appuyant sur la population des navires de pêche.
Questions et outils mathématiques
La spatialisation des activités de pêche est devenue un enjeu de connaissance capital dans un contexte de partage croissant de l’espace maritime associé au besoin de transition énergétique, comme le développement des éoliennes en mer, et de protection des espèces et habitats marins, notamment des aires marines protégées.
Le GIS Évaluation des pratiques de pêches au regard des nouvelles activités (VALPENA) s’efforce depuis sa création en 2014 de répondre à cet enjeu à l’aide d’une méthodologie originale. Il constitue ainsi une plateforme collaborative rassemblant des scientifiques de Nantes Université et des représentants des marins-pêcheurs, ou comités des pêche, autour de la définition de modalités de collecte et de traitement de données pour cartographier les zones de pêche. Cette démarche prend la forme d’un réseau d’observatoires fonctionnant avec des méthodes et des outils coconstruits.
Premiers résultats et perspectives
Chaque année, les observatoires portés par les comités des pêche déploient des enquêtes auprès des pêcheurs, sous la forme d’entretiens semi-directifs individuels, afin de reconstituer leur activité de l’année précédente. Ces enquêtes sont réalisées sur des cycles de trois ans, constitués d’une année de recensement avec un recueil à visée exhaustive et de deux années d’enquêtes selon un plan d’échantillonnage (PE). La mise en place de campagnes PE permet de réduire les coûts d’enquêtes, tout en maintenant un flux continu de données. Les outils de la théorie des sondages sont donc déjà utilisés pour recueillir les données auprès des pêcheurs.
Depuis le lancement de la démarche, les données disponibles se sont considérablement enrichies : dix années d’enquêtes peuvent maintenant être mobilisées. Les besoins en termes de traitement des données se sont par ailleurs complexifiés, mêlant estimations longitudinales, analyses descriptives et prospectives des dynamiques spatio-temporelles. Il est donc devenu essentiel de réaliser un état des lieux des limites du plan d’échantillonnage actuel pour l’analyse spatiale des activités de pêche et de mener une réflexion approfondie sur les possibles améliorations méthodologiques.
Les premiers résultats obtenus montrent l’intérêt de se tourner vers un plan d’échantillonnage indirect et stratifié adapté, pour surmonter les risques liés à la sur-enquête des pêcheurs et minimiser les zones de pêche non observées.
Le projet regroupe des chercheurs en géographie (Nicolas Rollo, Brice Trouillet) et mathématiques (Lise Bellanger), comprenant une post-doctorante en mathématiques appliquées, Estelle Medous, dont le travail a été financé par l’iMPT.